Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/92

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en faire une nourriture aux serpents. À la fin, j’arrivai dans un parc dont personne n’avait connaissance ; j’y vis une vache belle comme le printemps, de la tête aux pieds une merveille de couleur et de beauté. Son gardien, semblable lui-même à un roi, était assis devant elle dans une position respectueuse. Je te laissai à lui pendant longtemps, il t’éleva sur son sein avec tendresse, et le lait de la vache aux couleurs de paon te fit grandir comme un puissant crocodile. Le roi eut à la fin nouvelle de cette vache et de cette prairie. Je t’enlevai subitement du parc ; je t’éloignai de l’Iran, de ton palais, de ta patrie. Zohak vint, il tua la vache merveilleuse, ta nourrice muette et pleine de tendresse, il fit voler la poussière de notre palais jusqu’au ciel et fit une ruine de ce haut édifice. » Feridoun s’étonna, il écouta avec avidité, et les paroles de sa mère lui firent bouillonner le sang ; son cœur se remplit de douleur, sa tête de désirs de vengeance, et la colère rida son front. Il répondit à sa mère : « Le lion ne devient vaillant qu’en essayant ses forces. Maintenant que le magicien a accompli ses crimes, il faut que je prenne mon épée. Je m’en irai sous la garde du Dieu saint, et je ferai voler en l’air la poussière du palais de Zohak. » Sa mère lui dit : « Cela n’est pas sage, tu ne peux pas résister au monde entier. Zohak est le maître de la terre, il a la couronne