Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/138

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groupes d’individus qui la composent et la représentent dans l’univers, ont dû continuer à vivre dans les lieux respectifs où ils ont eu leur milieu d’origine.

Avec le temps et des circonstances spéciales, ces milieux d’abord absolument semblables, auront pu changer de conditions et se différencier. La modification des milieux ayant une influence positive sur les êtres qui les habitent, les individus d’une même espèce ont dû en subir des changements divers. Mais les groupes composants ayant, pour ainsi dire, un plan organique uniforme, n’auront souffert que de simples variations dans leurs formes, leurs couleurs ou leur physionomie.

Sous l’influence persistante des mêmes circonstances, une lutte curieuse aura eu lieu. Pendant que l’hérédité tendait à maintenir la physionomie générale et primitive de l’espèce, le principe non moins puissant de l’adaptation, confondue avec l’instinct de la conservation, devait tendre physiologiquement et psychologiquement à une caractérisation de plus en plus nette de la variété, avec ses aptitudes de résistance.

On peut aisément se figurer, qu’après une lutte mille fois séculaire, l’hérédité primitive, s’affaiblissant continuellement, laisse chaque groupe contracter des habitudes, des aspects et des formes suffisamment tranchées et fixées dans son existence, pour que ces qualités deviennent à leur tour une nouvelle hérédité que chaque variété transmettra à ses descendants. Ce sont des faits qui cadreraient tout naturellement avec ces belles lois de la sélection indiquée par Darwin, encore que la transformation se circonscrive ici dans le cercle de l’espèce une fois constituée.

Cette hypothèse est d’autant plus plausible que les modifications des milieux, qui ont dû opérer une si grande différenciation parmi les races humaines, sont dues à des différences climatologiques qui étaient beaucoup moins