Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/204

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ses facultés de voir et d’entendre. Combien de fois ne trouvera-t-on pas chez M. Renan ces réticences savantes où se trahit involontairement l’ancien séminariste de Saint-Sulpice !

Cependant il faut considérer comme absolument ruinée la théorie de Bonald, cherchant l’origine du langage dans une communication surnaturelle entre l’homme et Dieu. Cette thèse une fois écartée, le langage étant reconnu comme une création purement humaine, ne pouvait-on pas se demander si les races humaines, en créant chacune leur langue, conformément à leurs instincts et suivant leur constitution organique, ne laisseraient point deviner, dans la contexture idiomatique de ces diverses langues, des traces positives qui les distinguent les unes des autres ? Chaque race ne décèlerait-elle pas une complexion particulière, se trahissant dans la genèse de ses racines et dans le mode d’élaboration qu’il a employé pour en tirer les radicaux, le thème et enfin le mot infléchi, lorsque l’évolution linguistique a pu atteindre sa plus haute perfection ? Dans le cas de l’affirmative, l’étude de la linguistique offrirait un procédé d’investigation des plus sûrs dans la recherche des qualités constitutives des races et une base des plus solides pour leur classification méthodique.

Malheureusement, sans trop étudier si les choses étaient exactement telles qu’on les supposait, on s’empressa de formuler une classification linguistique, mais en la modelant, comme nous l’avons vu, sur la classification tripartite de l’école classique qui en devint un nouveau lit de Procuste.

Les trois groupes ainsi délimités ne devaient présenter que des différences ethniques, selon les uns ; mais d’autres y reconnaissaient des différences spécifiques multipliées à l’infini. C’était l’éternelle discussion à savoir s’il n’y a qu’une seule espèce humaine ou s’il faut en reconnaître