Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/260

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prennent leur source, se disait-on, plus la couche grise qui la constitue est épaisse, plus grande doit être la puissance intellectuelle. Mais les expériences de Longet et d’autres éminents physiologistes ne tardèrent pas à démontrer, encore une fois, combien il faut être circonspect et sobre de généralisations orgueilleuses quand il s’agit des sciences naturelles et surtout biologiques, sciences où le principal facteur qui est la vie, n’a pu trouver jusqu’ici même une définition pratique.

Aussi la physiologie a-t-elle décliné l’honneur de découvrir le degré de l’intelligence par l’examen du cerveau soit en entier, soit en partie. « Ce n’est pas seulement la quantité, dit un savant physiologiste, c’est aussi la qualité du tissu et l’activité réciproque de chaque élément qui déterminent le niveau des facultés intellectuelles[1]. » Ces paroles sont bien claires, les termes en lesquels le savant s’exprime ne présentent nulle difficulté à l’interprétation ; mais dans l’état actuel de la science pourra-t-on jamais distinguer les qualités du tissu cérébral ? Certainement non. Il faudra peut- être attendre bien longtemps avant que d’autres progrès, d’autres lumières viennent nous armer de connaissances assez positives sur ces délicates matières, pour nous autoriser à affirmer toutes les propositions qu’on semble regarder comme autant de vérités parfaitement démontrées.

Cet aperçu sur l’état des questions qui se posent dans l’étude du système nerveux et du degré de développement qu’a déjà reçu cette branche des connaissances humaines, suffira sans doute à préparer l’esprit du lecteur. Par ce moyen il pourra examiner consciencieusement la valeur des déductions que tirent les anthropologistes des procé-

  1. Valentin, Traité de physiologie.