Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/267

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découverte de la plus belle loi d’équilibre des forces naturelles ou sociales. Mais alors comment établir les comparaisons ?

Puisqu’il faut choisir entre les diverses opinions, je prendrai pour règle de comparaison hiérarchique entre les différentes catégories scientifiques, la classification d’Auguste Comte, fondateur de la philosophie positive à laquelle j’adhère entièrement. Suivant le grand positiviste, l’arbre de la science s’élève graduellement, en évoluant dans l’ordre suivant : la première assise ou l’étape inférieure est formée par les mathématiques pures qui ne sont que des instruments de l’esprit dans la recherche de la vérité ; viennent ensuite la mécanique et l’astronomie, la physique, la chimie, les sciences biologiques et la sociologie. Après avoir parcouru ces différentes sphères jusqu’au bout, en y passant de l’état dynamique à l’état statique, on domine enfin tous les ordres de la connaissance ; on obtient une intelligence parfaite de la nature, en distinguant les principes d’harmonie ou d’association des causes de discordance ou de dissociation. La saine philosophie, réduite ainsi à une synthèse de toutes les notions et de toutes les conceptions, consiste alors à se conformer aux lois de la nature, tout en concourant avec intelligence à l’harmonisation de tous les éléments, hommes et choses, répandus sur l’orbe immense de notre planète. À ce besoin d’harmonie répondent les sentiments altruistes qui font de l’humanité un être concret dont les parties solidaires agissent, travaillent et progressent dans une destinée commune.

En tant que philosophie morale on a beaucoup discuté les conceptions de l’illustre Auguste Comte sans enrayer aucunement le progrès rapide qu’elles font dans les esprits ; mais comme classification des sciences, rapport sous lequel nous les envisageons ici, elles n’ont jamais eu