Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/305

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plus à quelle race elles appartiennent. Maintenant que ces petits peuples ont des communications plus fréquentes avec le reste de l’Europe, on voit bien que parmi eux la beauté sculpturale classique est plutôt l’exception que la règle. La même remarque peut être faite sur la nation grecque si bien réputée pour la beauté de ses formes ethniques.

Aujourd’hui que l’histoire est franchement entrée dans sa période de maturité, sous l’impulsion d’une critique éclairée et impartiale, on sait à n’en plus douter, que tous les Grecs étaient loin d’avoir ce grand développement intellectuel qui brille dans Platon, Périclès et toute la belle pléiade d’hommes immortels qui ont illustré l’archipel hellénique, de la fin du VIe siècle jusqu’au commencement du IIIe siècle avant l’ère chrétienne. Les études anthropologiques ont constaté un fait curieux qui corrobore en ce sens et admirablement ma théorie. La majeure partie des plus anciens Grecs offrait l’aspect d’une race absolument dolichocéphale. Homère nous le prouverait tout seul dans l’image difforme et laide qu’il trace de Thersite ; mais sans aller si loin, Ésope et Socrate nous fournissent une preuve évidente de la laideur de la race grecque primitive dont ils étaient sûrement la reproduction atavique.

La laideur d’Ésope est proverbiale. Quant à Socrate. Xénophon, son disciple bien-aimé, a eu soin de faire savoir à la postérité qu’il avait les narines ouvertes, relevées et le nez camus[1].

La coïncidence du plus haut développement intellectuel et moral que l’on puisse imaginer, eu égard à la différence des époques et cette irrégularité des traits du visage si accusée dans Ésope et Socrate, n’a rien qui doive étonner, quand on connaît avec quelle bizarrerie se produisent ces faits d’atavisme que la science n’a commencé à étudier

  1. Xénophon, Le Banquet, ch. V, § 6.