Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/345

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noir rejeté au second plan, qui eût pris soin de ses aptitudes ?… Est-il, dans les Antilles, des noirs qui portent plus profondément empreint sur leur physionomie le sentiment de l’homme que le noir d’Haïti ?… Oubliez-vous qu’Haïti seule est appelée à résoudre le grand problème de l’aptitude des noirs à la civilisation[1] ?… »

Ce sont autant de questions suivies de développements profonds, où l’écrivain ne ménage ni les Granier Cassagnac, ni les auteurs (haïtiens?) de la Gérontocratie, qui, après avoir lu sans doute le livre de M. de Gobineau, avaient émis les idées les plus dissolvantes, relativement à la solidarité nationale d’Haïti.

Il est peut-être bon de citer ici un passage du célèbre Essai sur l’inégalité des races humaines. Le volume qui parut, vers 1860, sous le titre de Gérontocratie, n’est qu’une amplification des lignes suivantes. On ne saurait les prendre au sérieux ; cependant ne voyons-nous pas de temps en temps un Léo Quesnel en rééditer les mêmes impressions, comme une inspiration personnelle puisée dans les meilleures études ?

« L’histoire d’Haïti, de la démocratique Haïti, dit M. de Gobineau, n’est qu’une longue relation de massacres ; massacres des mulâtres par les nègres, lorsque ceux-ci sont les plus forts ; des nègres par les mulâtres, lorsque le pouvoir est aux mains de ces derniers. Les institutions pour philanthropiques qu’elles se donnent, n’y peuvent rien ; elles dorment impuissantes sur le papier où on les a écrites ; ce qui règne sans frein, c’est le véritable esprit des populations. Conformément à une loi naturelle indiquée plus haut, la variété noire, appartenant à ces tribus humaines qui ne sont pas aptes à se civiliser, nourrit l’horreur la plus profonde pour toutes les autres races ; aussi

  1. Ed. Paul, Questions politico-économiques, 2e partie, p. 82 et 94.