Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/358

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur et la chevelure des anciens Égyptiens qu’il a vus et examinés ? Pour tenter seulement une telle supposition, il ne fallait-il pas des motifs d’une influence puissante, des dispositions d’esprit particulières ? Cependant le courant il d’idées qui dominait la science, vers le milieu de ce siècle, explique parfaitement bien ce qui pourrait nous paraître incompréhensible.

Après la mort de Champollion, les études égyptologiques on dût subir un arrêt sensible. Non-seulement ses disciples n’ont pu immédiatement continuer ses travaux, mais des savants d’une haute valeur, tels que Klaproth et Thomas Young, montrèrent une incrédulité obstinée devant le résultat acquis par les travaux du grand érudit. Quand F. Lenormant, Nestor L’hôte, en France, Rosellini, en Italie, et Lepsius, en Allemagne, reprirent la chaîne de ces études un moment interrompues, il ne fut plus question de l’ancienne race égyptienne.

L’américain Morton, le même qui soutint avec tant de persévérance la théorie du polygénisme dont il était le maître, fut aussi le premier à ériger en doctrine scientifique l’opinion erronée qui rapporte à la race blanche les anciennes populations de l’Égypte. Dans ses Crania ethnica, il s’ingénia à démontrer que l’étude de la conformation cranienne des momies prouve que les Retous ressemblaient beaucoup plus au type blanc qu’au type noir. Son immense érudition, une méthode prestigieuse et surtout la tendance générale des Européens à n’attribuer qu’à leur seule race tout ce qui a été fait de grand et de beau sur la terre, firent accepter ses idées sans discussion aucune.

Mais ne fallait-il pas une bonne volonté excessive pour concilier cette doctrine avec les monuments, le témoignage authentique du Père de l’histoire, et de tant d’autres anciens Grecs mieux autorisés pour en parler que tous les