Je ne reviendrai pas sur les controverses ardentes qui se sont agitées à propos de la place de l’homme dans l’échelle zoologique. C’est une question vidée. Actuellement, il est universellement reconnu que l’homme, au point de vue anatomique, ne diffère des singes anthropomorphes que par des détails infiniment insignifiants, si on veut considérer la distance qui existe entre le premier groupe simien et les autres mammifères inférieurs. Sans mentionner ici les remarquables travaux de Hœckel et de Huxley qui nous entraîneraient sur un terrain autre que celui ou nous devons rester quant à ce moment, on peut regarder la question comme parfaitement élucidée par les savantes discussions du professeur Broca. Dans ses Mémoires d’anthropologie, il y a répandu la plus vive lumière, à l’aide d’une science consommée, soutenue par une habileté de dialectique vraiment rare chez un spécialiste. Et pourquoi ne le dirais-je pas ? C’est toujours à regret que je me verrai obligé de me séparer de l’illustre savant, quand sur des points de pure doctrine, il se renferme dans un exclusivisme systématique et en contradiction avec la thèse que je crois être l’interprétation de la vérité.