Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/40

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On pourrait croire que, la place de l’homme une fois fixée dans le règne animal, il ne se produirait plus aucun schisme, aucune controverse pour la classification des groupes humains. Mais, dans cette sphère plus étroite, la discussion ne fait qu’augmenter d’intensité.

Linné, à qui l’on est toujours forcé de remonter, toutes les fois qu’il s’agit de suivre ou d’enregistrer les phases successives traversées par les sciences naturelles, avait réuni les divers types humains ou ceux qu’il regardait comme tels, en un genre composé de trois espèces : l’homo sapiens, l’homo ferus et l’homo monstruosus. Des deux dernières espèces la première semble plutôt désigner certains singes anthropomorphes et la seconde se rapporte à des cas de tératologie qui relèvent mieux de la physiologie que de l’histoire naturelle. L’homo sapiens (homo nudus et inermis de Blumenbach) est celui qui nous intéresse ici. Linné en divise l’espèce en quatre variétés : 1° l’homme blanc aux yeux bleus et aux cheveux blonds que l’on rencontre plus spécialement en Europe ; 2° l’homme jaune aux cheveux noirâtres et aux yeux bruns de l’Asie ; 3° l’Africain au teint noir, et aux cheveux crépus ; 4° l’Américain basané aux cheveux noirs et lisses.

On peut citer une autre division quaternaire de l’espèce humaine dont on parle rarement dans les différentes expositions de la science anthropologique. C’est celle de l’Américain Morton. Il divise les hommes en quatre races, qui sont en réalité de vraies espèces, si l’on se rapporte à sa doctrine polygénique. Ce sont les peuples blancs, les peuples jaunes, parmi lesquels il comprend les Mongols et les Malais, les Peaux-Rouges et les Nègres. Cette classification repose sur des cubages opérés en remplissant les crânes de grains de poivre séchés[1]. Carus, savant

  1. Morton, Crania ethnica.