Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/404

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d’Omalius d’Halloy, place les populations de l’Hindoustan parmi les hommes de la race brune. « Les Hindous sont bien faits, dit-il, mais leurs membres sont peu robustes. Leurs mains et leurs pieds sont petits, leur front est élevé, leurs yeux sont noirs, leurs sourcils bien arqués, leurs cheveux fins et d’un noir vif. Leur peau est plus ou moins brune et quelquefois noire, surtout dans le midi et les classes inférieures de la population[1]. »

Il est donc parfaitement permis de considérer, comme un fait admis en ethnographie, que les Hindous ne font point partie ide la race blanche. Mais ici vient se poser une nouvelle question. Est-il vrai que l’on doive rapporter à la seule invasion d’un peuple blanc la civilisation qui a fleuri sur les bords du Gange ? Est-on sûr que cette invasion, imaginée pour concilier les faits existants avec la doctrine de l’inégalité des races, s’est effectuée dans les conditions supposées, c’est-à-dire que les peuples d’origine blanche, déjà supérieurs par une certaine culture, arriveraient en dominateurs dans l’Aryâvarta ? On ne peut nier l’existence dans l’Inde de deux races de différentes origines. Elles se sont probablement mises en contact ; à une époque fort reculée de l’histoire, pour donner naissance à la civilisation hindoue, même dans sa première forme védique. Rien ne le prouve mieux que la diversité de nuances qu’on rencontre dans l’Inde. Cependant il n’existe aucune preuve historique qui fasse supposer que la constitution brahmanique ait été élaborée des les premiers temps de cette rencontre. Tout semble plutôt indiquer que l’institution des castes n’a été fondée que beaucoup plus tard, lorsque les deux races étaient déjà parvenues à un haut degré de fusion. Sans quoi, comment s’expliquerait-on que la race blanche, encore intacte et réunie en groupe

  1. Louis Figuier, Les races humaines. Paris, 1880.