Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/403

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du peuple dont la civilisation et les monuments intellectuels ont pu émerveiller l’Europe et captiver si bien son admiration enthousiaste. D’ailleurs, il est fort contestable que toutes ces tribus himalayennes aient jamais été comprises dans la nation hindoue qui a habité l’Aryâvarta. « Les limites les plus étendues de cette terre de prédilection, dit M. Beauregard, n’ont jamais dépassé, à l’est, la mer orientale, c’est-à-dire le golfe du Bengale ; au midi, les monts Vindhya ; à l’ouest, la mer arabique ou golfe d’Oman ; au nord, les crêtes de l’Himalaya[1]. » Et faut-il remarquer que les Aryas blancs, les Cachemiriens, sont absolument inférieurs comparativement aux Hindous foncés ou noirs ! Ils ne s’en rapprochent ni par l’intelligence, ni par la civilisation.

Mais le fait capital, pour nous, c’est que cette caste de brahmanes, la première dans la hiérarchie, celle dont on a voulu faire une caste blanche, n’est pas même aussi claire que le mulâtre issu du noir et du blanc. D’autre part, les brahmanes ne sont pas les seuls qui aient la couleur de pain d’épices presque toutes les personnes qui ne travaillent pas au soleil ont le même teint. Des expressions de l’abbé Dubois, il résulte encore qu’il y a des brahmanes noirs ; car il dit : la plupart des brahmanes et non : les brahmanes, en parlant de ceux dont la teinte fait exception à cette couleur noire qui semble être celle de la majorité des Hindous. À leurs traits et à leur chevelure, ils se distinguent d’ailleurs de la race noire d’Afrique. « Strabon, dit Bory de Saint-Vincent, avait aussi remarqué que les Hindous ressemblent au reste des hommes par leur figure et leurs cheveux, tandis qu’ils ressemblaient aux Éthiopiens par la couleur. »

M. Louis Figuier, partageant entièrement les idées de

  1. Ollivier Beauregard, Cachemir et Thibet.