Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/436

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sonné dans les espaces restreints qu’ouvre le rocher, augmente parfois de grandeur et prend une disposition qui perfectionne assurément ses qualités acoustiques, en s’érigeant de manière à chasser dans le labyrinthe toutes les ondes sonores qui viennent s’y réfléchir.

On pourrait faire le même raisonnement sur l’acuité visuelle que présente l’œil du vigiste consommé, sur la délicatesse palatine du gourmet ou les aptitudes vocales que développe l’exercice du chant ; mais ce sont des vérités si généralement connues dans la physiologie, qu’il est parfaitement inutile de les rappeler ici.

Un fait général et incontestable se dégage de toutes ces constatations. C’est qu’un membre, un organe quelconque contient toujours en lui-même les éléments nécessaires à sa transformation ; cachés dans sa contexture intime, ils n’attendent que l’action du stimulus sanguin pour se manifester. Le sang lui-même n’agit qu’en vertu de l’impulsion que lui communique la force excito-motrice des nerfs encéphaliques dont l’excitation, une fois produite, continue à se développer dans tout le système vasomoteur. Le courant circulatoire est ainsi porté vers chaque organe mis en mouvement, par le phénomène bien connu de l’innervation. Ne semble-t-il pas en résulter que la volonté seule de l’individu suffit pour changer son état organique dans une proportion notable ? Quand bien même la volonté personnelle n’interviendrait pas toute seule, un concours de circonstances, amenant la répétition fréquente des mêmes exercices, ne pourrait-il pas réaliser le même résultat ? Ce qui est toujours vrai pour tous les membres du corps, pour tous les organes, en général, comporterait-il une exception à l’égard du cerveau ? L’organe encéphalique dérogerait-il à toutes les lois physiologiques que nous sommes habitués à considérer comme les régulatrices des forces intrinsèques de la vie ? Cela est