Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/442

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Les pesées faites par Lelut, Parchappe, Wagner, le démontrent[1]. »

En réfléchissant sur la portée philosophique et biologique d’un phénomène aussi bien reconnu, je comprends difficilement, je l’avoue, la persistance que mettent les anthropologistes à fixer pour chaque race une mesure et une conformation particulière de l’encéphale. Cet organe est celui qui varie le plus entre les hommes de toutes les races, parce que c’est par lui surtout que l’espèce humaine se distingue des autres êtres, parce que c’est celui qui agit le plus dans le développement de notre personnalité ; mais ces variations sont plutôt individuelles que sériales. Ce qu’on peut distinguer dans les diverses races humaines, c’est une simple différence dans la proportion des types crâniens plus ou moins bien conformés chez les unes que chez les autres. Le plus souvent, les écarts s’expliquent uniquement par le degré d’évolution que ces races ont respectivement atteint. Bien plus, en admettant la nature évolutive de l’organe encéphalique, il est incontestablement illogique de s’appuyer sur les conformations crâniennes pour diviser les hommes en races supérieures et races inférieures. Car ces conformations, au lieu d’avoir un caractère fixe et positif, susceptible d’offrir une base de classification quelconque, ne sont alors que le résultat des phénomènes accidentels de la vie. Elles doivent être essentiellement transitoires dans chaque race ; il suffit, en effet, qu’on veuille les changer par une application méthodique et constante de certaines règles, pour qu’elles varient dans un sens ou dans l’autre. Au lieu donc de conclure, comme font la plupart, en certifiant que l’Africain ne pourra jamais parvenir au grand développement intellectuel dont l’Européen a fourni des exemples célèbres,

  1. Topinard, loco citato, p. 106 et 123.