Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/518

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

trine ? Aucune. Il nous sera facile de constater que ces pratiques grossières qu’on signale chez la plupart des peuplades de la race nigritique, se retrouvent actuellement au milieu de plusieurs nations arriérées des autres races et se rencontraient, jusqu’à une époque fort avancée, au milieu des peuples qui figurent aujourd’hui parmi les plus hauts et les plus dignes représentants de la civilisation moderne.

Sans excepter le peuple hébreu, qui est parvenu le premier à la conception du monothéisme, tous les peuples de la race blanche ont eu dans leur existence une période où ils pratiquaient le fétichisme comme manifestation publique et privée du culte extérieur. Quand, durant son voyage dans le désert, après la captivité d’Égypte, Moïse voulut porter le peuple de Dieu à rompre avec l’idolâtrie, il eut à surmonter toutes sortes de difficultés. Les Hébreux avaient peut-être oublié le culte des pierres sacrées qu’ils adoraient sous le nom de Bethel ou « demeure de Dieu » ; mais ils avaient gardé le souvenir du culte égyptien avec assez d’obstination pour tenter de revenir à la religion du bœuf Apis, en sacrifiant au veau d’or si connu dans le récit de l’Exode.

Ce culte fétichique a été connu de toutes les races humaines ; car elles ont toutes accompli leur première évolution morale et religieuse sous l’influence de la crainte que l’état sauvage inspire devant toutes les forces aveugles et cachées de la nature, dont on ignore encore les plus simples lois. Or les habitudes religieuses sont les dernières à s’effacer dans la vie sociale. Longtemps après la disparition des causes morales qui ont inspiré les pratiques du fétichisme, on continua à les exercer. Aussi les exemples s’offrent-ils avec profusion pour nous signaler dans la vie des peuples blancs mille traces précises du fait que nous étudions. « Les Arabes, dit Sir John Lubbock, adoraient