et de dissertations. C’est ainsi que dans la constitution qu’il fit élaborer en 1800, — constitution dont le seul projet était d’une audace superbe, jetant le premier pont qui devait infailliblement conduire à l’indépendance de l’île, — les principes les plus élevés, et alors absents dans les institutions des plus grandes puissances de l’Europe civilisée, furent reconnus et consacrés comme les prescriptions du droit positif.
Si nous laissons le terrain de la législation, de la diplomatie et de l’administration, pour suivre Toussaint-Louverture sur les champs de bataille, nous le rencontrerons encore supérieur à tous ceux qui l’entourent, supérieur à tous ceux qui se trouvent en face de lui. Activité extraordinaire, sang-froid étonnant, conception vive des plans de guerre, fermeté d’exécution, courage, l’intrépidité chevaleresque unie à la prudence raisonnée, il avait toutes ces qualités qui font un grand capitaine. Aussi n’avait-il jamais entrepris une campagne sans parvenir au but désiré, sachant mener les choses de manière à ce que le dernier mot de la victoire lui restât toujours. Citons plutôt Wendell Phillips, cet Américain illustre, digne ami de Lincoln, mais surtout ami infatigable de la vérité, du droit et de la justice.
« Qu’a fait Toussaint ? dit-il. Il a repoussé l`Espagnol sur son territoire, l’y a attaqué, l’a vaincu et a fait flotter le pavillon français sur toutes les forteresses espagnoles de Santo-Domingo. Pour la première fois peut-être, l’île obéit à une seule loi. Il a remis le mulâtre sous le joug. Il a attaqué Maitland, l’a défait en bataille rangée et lui a permis de se retirer vers la Jamaïque, et lorsque l’armée française se souleva contre Laveaux, son général, et le chargea de chaînes, Toussaint réprima la révolte, fit sortir Laveaux de prison et le mit à la tête de ses propres troupes. Le Français reconnaissant le nomma général en chef. « Cet