Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/594

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sincèrement inspirées par la conviction profonde de leur supériorité. De fait, et actuellement, cette supériorité est incontestable. Elles ne pourraient donc guère, tout en ayant conscience, penser différemment qu’elles ne font dans leurs relations avec les autres peuples de l’univers.

« Autant vault l’homme comme il s’estime, » a dit Rabelais, le gai philosophe dont la fine observation perce à travers les gauloiseries, comme un diamant merveilleusement enchâssé brille au milieu des grains de béryl qui le dissimulent. Cela est vrai d’un homme comme d’une nation, comme d’une race. Cette haute estime qu’on a de soi est peut-être le meilleur ressort pour tenir le caractère en éveil : elle érige en principe la confiance en ses propres forces qui est le secret de la domination. Aussi la race blanche domine-t-elle partout. Fière d’une situation qu’aucune autre n’a occupée avant elle, vu l’éclat qu’elle répand sur le globe entier, elle doit trouver naturel que toutes les autres acceptent ses lois et obéissent à sa volonté. Pourquoi en serait-il autrement ? C’est elle qui dirige la science, cette science devenue la plus grande autorité, la moins discutée et la plus respectable de celles auxquelles on puisse en appeler. Par elle, les forces secrètes de l’univers, qui paraissaient aux anciens comme autant d’agents surnaturels, produits par une main invisible à l’aide d’un simple fiat, ces forces cachées dans la majesté de la nature ont été une à une découvertes, analysées, discutées, expliquées. L’homme des temps modernes ne désespère nullement d’arriver à une conception exacte de tout ce qu’il voit et touche. Il veut marcher sans évoquer le secours d’aucune lumière divine ; il la relègue dans les rêves de l’absolu !

Avoir produit Newton et Shakespeare, Humboldt et Schiller, Voltaire, Arago, Littré et Lamartine, c’est une gloire qui ne périra pas. Je conviens qu’on a le droit d’en