Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/615

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Figuier, ressemblent quelquefois à s’y méprendre à des villes européennes. Il n’y a qu’une différence de degrés dans leur civilisation et leur industrie comparées à celles de l’Europe. Non-seulement les villes proprement dites sont très espacées dans l’intérieur de l’Afrique ; mais les voyageurs en signalent tous les jours de nouvelles, et l’avenir nous révèlera peut-être sur la civilisation de l’Afrique centrale des particularités que nous soupçonnons à peine[1]. »

Ces paroles cadrent mal sans doute avec l’opinion que nous avons vu M. Louis Figuier exprimer sur l’infériorité radicale de la race noire. N’est-ce pas la preuve irrécusable que les savants qui prêtent encore leur autorité à la théorie de l’inégalité des races ne le font avec aucune conviction raisonnée ? N’y a-t-il pas dans ces contradictions flagrantes, entre les faits et la conclusion qu’on en tire, le signe indéniable d’une convention ou d’un préjugé invétéré qui empêche les ethnographes et les anthropologistes de proclamer la vérité, telle qu’elle paraît à leurs yeux ! Rien de plus évident. Ceux qui répètent que les Nègres sont inférieurs à toutes les autres races humaines savent péremptoirement qu’il y a foule de nations mongoliques et même blanches cent fois plus arriérées que la plupart des peuples de l’Afrique centrale ; mais, pour comparer les races, ils mettront continuellement les plus sauvages d’entre les Africains en parallèle avec les plus cultivés des Européens. Ils ne jugeront que sur ces bases artificielles et fausses ! Cela n’a-t-il pas l’air d’un mot d’ordre que l’on se passe à l’oreille l’un de l’autre et qui se propage à la ronde, sans qu’on en cherche le sens ou qu’on en interroge la nature ?

Mais la lumière se fait, il faut qu’elle se fasse. L’avenir

  1. Louis Figuier, Les races humaines.