Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/653

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sonnalité qu’avec l’âge de la puberté, ou toutes les fonctions physiologiques entrent en plein jeu, stimulent l’organisme et les centres nerveux, mettent l’esprit en éveil et nous portent à l’action. Dans la première période de l’enfance (infantia) ainsi que dans la seconde (pueritia), l’intelligence se développe en même temps que le corps : une bonne constitution organique est alors le premier gage du succès dans les luttes intellectuelles. Cependant la moralité ne commence à se consolider qu’à partir de quatorze à seize ans ; elle paraît avec le sentiment positif de la personnalité humaine, entraînant après soi une claire manifestation de la conscience, état sans lequel il n’existe aucune responsabilité morale. Les jurisconsultes, qui ont sans doute mieux étudié que tous les autres le développement moral de l’homme, ont parfaitement sanctionné ces lois naturelles, en créant une profonde distinction entre la criminalité d’une action commise par un mineur de seize ans et la criminalité de la même action commise au dessus de cet âge. Avec une intelligence supérieure des choses de la conscience, ils ont habilement saisi le cas du discernement, lequel est le plus souvent absent et toujours incomplet, aberrant, en tout homme dont les fonctions physiologiques sont insuffisamment développées.

Pour revenir à ma thèse, il semble qu’on devrait s’apercevoir, sans aucun effort, que c’est la théorie de l’inégalité des races elle-même qui influe si malheureusement sur l’intelligence du jeune noir, qui la paralyse et l’éteint juste à l’époque où elle devait recevoir une nouvelle force, en se consolidant par le développement définitif de la conscience.

En effet, jusqu’à l’age de quinze ans, l’enfant européen travaille librement, spontanément. Ce dont on se préoccupe dans cette période, c’est de son activité intellectuelle dont la première impulsion décide peut-être de sa destinée