Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/82

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plus pénétré de poétique tristesse et de tendre effusion que bien des cérémonies liturgiques, qui exciteraient souvent l’hilarité, n’était le respect humain, n’était surtout cette délicate convenance que l’on doit garder devant tout acte de foi. Aussi M. G. Pouchet ne s’arrête pas sur la seule question religieuse, qu’il a d’ailleurs développée avec complaisance, réunissant autour de sa thèse mille petits faits qui ont été trop souvent réfutés ou sont trop controversés pour qu’il soit utile de les remettre en discussion.

De la religion il faut passer à la morale.

Sans aucune réserve, le savant écrivain aborde ce terrain avec des affirmations bien téméraires, malgré l’assurance avec laquelle elles sont énoncées. « L’inégalité morale des races, dit-il, est désormais un fait acquis ainsi que l’a prouvé M. Renan ; sous le rapport moral, plus encore que sous le rapport physique, les unes diffèrent des autres dans des limites infranchissables, qui font de chaque race, autant d’entités distinctes : différences profondes et immuables, qui suffiraient à elles seules pour fonder des classifications bien définies et parfaitement limitées. Quand on considère l’humanité à ce point de vue, un curieux spectacle frappe les yeux ; les mêmes montagnes, les mêmes fleuves qui séparent les races d’hommes, séparent aussi leurs diverses religions. Armes du sabre ou des armes plus pacifiques de la persuasion, les disciples de toutes les croyances se sont toujours arrêtés devant certaines limites qu’il ne leur a pas été donné de franchir. Le Sémite, lui, comprend Dieu grand, très grand, et c’est tout ; nous, nous ne sommes pas capables de saisir ainsi l’idée de Dieu ; le monothéisme pur, né en Orient, n’a conquis l’Occident et les races iraniennes (indo-persanes) qu’en se transformant au gré de celles-ci. La race qui florissait à Athènes et à Rome n’a accepté le christia-