Page:Firmin - De l’égalité des races humaines.djvu/99

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un vaste berceau impénétrable aux rayons du soleil, où règnent une atmosphère humide et une végétation luxuriante ; leurs cinq tribus y vivent plongées dans l’obscurité et sont plus claires de teint que les Maxos du voisinage, dans les plaines découvertes, et les Aimaras sur des plateaux élevés[1]. »

On peut dire maintenant que cette question de l’influence du climat sur la coloration des différentes races humaines est vidée. La conclusion en est favorable à la théorie de l’unité de l’espèce humaine. Mais en est-il ainsi de l’explication qu’on voudrait avoir sur les variétés de la chevelure ? Il est certain qu’on se trouve ici en face d’un phénomène beaucoup plus complexe. Cependant, quoi qu’on en puisse prétendre, la considération du système pileux serait une base de classification de beaucoup moins sérieuse que celle de la couleur, encore insuffisante que soit cette dernière. Non-seulement la structure du cheveu n’est pas toujours constante dans une même race, mais jusqu’ici aucun accord formel n’est établi sur la diversité de formes que quelques histologistes croient y avoir observée, relativement aux différences ethniques. Il y a un fait d’une valeur positive, c’est que, par les soins de la toilette, la chevelure peut sinon se transformer, mais prendre un nouvel aspect bien différent de celui qu’elle a, lorsqu’elle est négligée. Si donc il n’est pas permis d’expliquer par le seul effet de la sécheresse des climats chauds l’espèce d’hélicoïde aplati dont le cheveu du Nigritien offre la figure, on ne peut nier que l’état hygrométrique de l’air ambiant n’y exerce une grande influence. Or, on n’a jamais fait une étude spéciale et locale sur l’état hygrométrique des différentes contrées du globe. La chaleur n’est pas toujours accompagnée d’un air sec, ni le froid d’humidité.

  1. Paul Topinard, loco citato, p. 404.