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Page:Fischer - Études sur Flaubert inédit, 1908.djvu/16

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été écrite dans la nuit du 1er au 2 juin : c’est un jet lyrique en prose qui symbolise l’omnipotence de la mort et qui rappelle en certaines parties la Tentation. Deux récits d’une concision plus grande l’occupent dans le courant de l’année. Ils montrent son penchant pour des sujets lugubres et terribles, et sont probablement conçus sous l’influence des contes d’Hoffmann.

Le premier s’intitule : la Peste à Florence, Histoire de haine dans la maison des Médicis. Garcia, le plus jeune des deux frères Médicis, a toujours été dans l’ombre devant son frère aîné, le brillant François. Une haine profonde naît de sa situation inférieure, car son frère vient d’être nommé cardinal par le pape. Alors ses mauvais sentiments éclatent et il poignarde son frère à la chasse. Mais leur père est au courant du crime, et dès qu’il est seul avec le meurtrier auprès du cadavre de la victime, il le tue. La foule qui suit le convoi pompeux des deux morts croit qu’ils ont péri de la peste qui ravage alors Florence.

Bibliomanie, le second de ces récits, peint la passion satanique d’un jeune bibliophile de Barcelone pour les éditions rares et les vieux manuscrits, passion qui le jette dans l’assassinat et l’amène au Tribunal.

Mais l’élément infernal atteint son comble dans Rage et impuissance, conte qui est fait pour donner de l’effroi. Dans un petit village de Suisse, une vieille servante s’inquiète de ne pas voir rentrer son maître, un médecin, par un soir de neige. Enfin le médecin rentre. Toute l’atmosphère, surtout les étranges manières du chien donnent la