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LA FIN DU MONDE

teurs qui contribuent à la destruction progressive de la terre ferme. Le premier est l’érosion marine.

« Il est difficile de choisir un meilleur type d’érosion que celui des côtes britanniques ; car leur situation les expose à l’assaut des flots atlantiques, poussés par les vents dominants du sud-ouest, et dont la violence n’a été, sur le passage, amortie par aucun obstacle. Or le recul moyen de l’ensemble des côtes anglaises est certainement inférieur à trois mètres par siècle. Étendons ce taux à tous les rivages maritimes et voyons ce qui en résultera.

« On peut procéder à cette recherche de deux manières. La première consiste à évaluer la perte de volume que représente, pour la totalité des rivages, un recul de 3 centimètres par an. Il faut pour cela connaître leur développement, ainsi que leur hauteur moyenne. Ce développement, pour tout le globe, est d’environ 200 000 kilomètres. Quant à la hauteur des côtes au-dessus de la mer, c’est l’exagérer que de la fixer, en moyenne, à 100 mètres. Dès lors, un recul de 3 centimètres correspond à une perte annuelle de 3 mètres cubes par mètre courant, soit, pour 200 000 kilomètres de côtes, 600 millions de mètres cubes, ce qui fait seulement six dixièmes de kilomètre cube. En d’autres termes, l’érosion marine ne représenterait que la dix-septième partie du travail des eaux météoriques !

« On objectera peut-être à ce mode de procéder