Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/109

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
103
COMMENT LE MONDE FINIRA

atteint une température assez élevée pour être transformée en vapeur, et telle est l’origine la plus fréquente des volcans et des tremblements de terre. Les fumées volcaniques sont presque entièrement composées de vapeur d’eau. Mais, dans l’intérieur du sol comme à l’air libre même, une partie non négligeable des eaux en mouvement dans la circulation atmosphérique se transforme en hydrates et même en oxydes ; rien ne vaut l’humidité pour produire rapidement la rouille. Ainsi fixés, les éléments de l’eau, l’hydrogène et l’oxygène cessent d’être combinés à l’état liquide. Les eaux thermales, d’autre part, ne constituent-elles pas toute une circulation fluviale intérieure, et ne proviennent-elles pas de la surface ? Elles n’y retournent guère, pas plus qu’à la mer.

« Soit en se fixant, soit en se combinant, soit en pénétrant les couches profondes du globe, l’eau diminue donc à la surface de la Terre. Elle descendra de plus en plus à mesure que la chaleur terrestre se dissipera.

« Les puits de chaleur que l’on a creusés depuis cent ans dans le voisinage des principales villes du monde, et qui donnent gratuitement la chaleur nécessaire aux usages domestiques, s’épuiseront avec la diminution de la température intérieure. Le jour viendra où la Terre sera refroidie jusqu’à son centre, et ce jour coïncidera avec la disparition presque totale des eaux.

« Il semble, du reste, messieurs, que tel soit le