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LA FIN DU MONDE

sphère et la vapeur d’eau ont considérablement diminué. Dans l’avenir, elles sont destinées à disparaître. Sur Jupiter, qui en est encore à son époque primaire, l’atmosphère est immense et pleine de vapeurs. Sur la Lune, il semble bien qu’il n’y ait presque plus d’atmosphère du tout ; aussi sa température est-elle constamment inférieure à la glace, même en plein soleil. Sur Mars, l’atmosphère est sensiblement plus raréfiée que la nôtre. Sur notre planète, dans l’avenir, la misérable race humaine périra par le froid.

« Quant au temps nécessaire pour amener le règne du froid causé par la diminution de l’atmosphère aqueuse qui enveloppe le globe, j’adopterais aussi les dix millions d’années calculées par l’orateur qui m’a précédé.

« Telles sont, mesdames, les étapes que la nature parait avoir tracées à la marche vitale des mondes, du moins dans le système planétaire auquel nous appartenons. Je conclus donc que la Terre aura le sort de la Lune et finira par le froid, lorsqu’elle sera dépouillée de la robe aérienne qui la garantit actuellement de la déperdition perpétuelle de la chaleur qu’elle reçoit du Soleil. »

Le Chancelier de l’Académie colombienne, arrivé le jour même de Bogota, en aéronef électrique, pour assister à ces discussions, demanda la parole.