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LA FIN DU MONDE

une vitesse de 106 000 kilomètres à l’heure ou 29 460 mètres par seconde. Si quelque Soleil, brillant ou obscur, chaud ou froid, arrivait du fond de l’espace de manière à former avec notre Soleil une sorte de couple électro-dynamique et à placer notre planète sur cette ligne de force en agissant sur elle comme un frein ; si, en un mot, par une cause quelconque, la Terre était subitement arrêtée dans son cours, son mouvement de masse se transformerait en mouvement moléculaire, et notre planète se trouverait subitement élevée à un tel degré de chaleur qu’elle serait à peu près tout entière réduite en vapeur…

— Il me semble, ajouta de sa place le Directeur de l’Observatoire du Mont-Blanc, que la Terre pourrait encore mourir par le feu autrement. Nous avons observé naguère dans le ciel une étoile temporaire qui est passée en quelques semaines du seizième ordre d’éclat au quatrième. Ce lointain Soleil était devenu subitement cinquante mille fois plus lumineux et plus chaud ! oui, cinquante mille fois ! Si pareil sort arrivait à notre Soleil, rien de vivant ne resterait sur notre planète. Tout serait rapidement incendié, consumé, desséché ou vaporisé, planètes, animaux, race humaine avec ses œuvres.

« D’après l’analyse spectrale de la lumière émise pendant cette conflagration, il est probable que la cause de cette subite exaltation était due à l’arrivée de ce Soleil et de son système dans une sorte de