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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/14

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LA FIN DU MONDE

ment au passage toutes les observations communiquées. En moins de dix jours, elle en avait recueilli plus d’une centaine et, sans perdre un instant, avait passé trois jours et trois longues nuits à recommencer le calcul sur toute la série des observations. Le résultat avait été que le calculateur allemand avait commis une erreur dans la distance du périhélie et que la conclusion tirée par l’astronome japonais était inexacte quant à la date du passage à travers le plan de l’écliptique, lequel passage était avancé de cinq ou six jours ; mais l’intérêt du problème devenait encore plus grand, car la distance minimum de la comète à la Terre paraissait encore plus faible que ne l’avait cru le savant japonais. Sans parler pour le moment de la possibilité d’une rencontre, on avait l’espoir de trouver dans l’énorme perturbation que l’astre errant allait subir de la part de la Terre et de la Lune un moyen nouveau de déterminer avec une précision extraordinaire la masse de la Lune et celle de la Terre, et peut-être même des indications précieuses sur la répartition des densités à l’intérieur de notre globe. Aussi la jeune calculatrice renchérissait encore sur les invitations précédentes en montrant combien il était important d’avoir des observations nombreuses et précises. La veille de la séance, elle avait complètement expliqué l’orbite en comité académique.

C’est à l’Observatoire du Gaorisankar, toutefois, que toutes les observations de la comète étaient