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LA FIN DU MONDE

creux, illuminé en son centre par un soleil inextinguible, et habité par sa face intérieure : ainsi serait résolu le problème du jour éternel de la vie future.

L’impression qui subsista dans les pensées fut, malgré toutes les propositions, que là aussi les choses devaient être prises au figuré ; que ni le ciel ni l’enfer dès théologiens ne doivent représenter des lieux précis ; que ce sont là des états d’âme, de bonheur ou de malheur, et que la vie éternelle, quelle que soit sa forme, pourra et devra s’accomplir dans les mondes innombrables qui peuplent l’espace infini.

Ainsi semblait-il que la pensée chrétienne s’était graduellement transformée, chez les esprits éclairés, suivant les progrès de l’astronomie et de toutes les sciences.

Cependant le pape et la plupart des cardinaux tenaient toujours au sens strict et absolu des croyances anciennes et des dogmes décrétés par les anciens conciles.

Il fut peu question de la comète. Pourtant le pape ordonna, par le téléphone, à tous les diocèses du monde, en communication constante avec lui, des prières publiques pour apaiser la colère divine et détourner de la chrétienté le bras du Souverain Juge. Des phonographes appropriés firent entendre dans toutes les églises la parole même du Pontife romain.

La séance qui précède avait eu lieu le mardi