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LE CHOC

brasement général de l’atmosphère. Il avait illuminé la terre comme un nouveau soleil, d’un rouge éclatant, et un immense déchirement, quelque chose d’infernal, avait suivi sa chute, comme si réellement la voûte du ciel s’était déchirée du haut en bas. (C’est ce bolide qui avait été l’objet de la dernière observation de la jeune calculatrice de l’Observatoire de Paris au moment où, malgré tout son zèle, il lui avait été impossible de rester dans l’atmosphère suffocante du cataclysme.)

Notre spéculateur recevait les dépêches, donnait ses ordres de son cabinet téléphonique et dictait les nouvelles à sensation à son journal imprimé au même moment à Paris et dans les principales villes du monde. Tout ordre lancé par lui paraissait un quart d’heure après, en tête du XXVe Siècle, à New-York, à Saint-Pétersbourg, à Melbourne comme dans les capitales voisines de Paris.

Une demi-heure après la première édition, une seconde était annoncée.

… « Demandez l’incendie de Paris et de presque toutes les villes de l’Europe, la fin définitive de l’Église catholique. Le pape puni de son orgueil. Rome en cendres… Demandez le XXVe Siècle, deuxième édition. »

Et, dans cette nouvelle édition, on pouvait déjà lire une dissertation très serrée, écrite par un correspondant compétent, sur les conséquences de l’anéantissement du Sacré Collège. Le rédacteur établissait que, d’après les constitutions du concile de Latran de l’an 1179, du concile de Lyon de