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LA FIN DU MONDE

d’un coup de hache les poignets aux Gaulois révoltés ; d’autres tableaux montraient Néron assistant au supplice des chrétiens accusés de l’incendie de Rome et enduits de poix pour être brûlés vifs ; et, en regard, Philippe II d’Espagne et sa cour devant les bûchers d’hérétiques brûlés au nom de Jésus. Ailleurs on voyait Gengis Khan marquant la route de ses victoires par des pyramides de têtes coupées ; Attila incendiant tous les villages après les avoir pillés ; les condamnés de l’Inquisition expirant dans les tortures ; les Chinois enterrant les condamnés jusqu’au cou et enduisant de miel les têtes pour les abandonner aux mouches, ou, à côté, supplice plus rapide, sciant des hommes entre deux planches ; Jeanne d’Arc expirant dans les flammes ; Marie Stuart, la tête sur le billot ; Lavoisier, Bailly, André Chénier sur l’échafaud révolutionnaire ; les dragonnades des Cévennes ; les armées de Louis XIV ravageant le Palatinat, les soldats de Napoléon étendus morts dans les champs de neige de la Russie ; et les villes bombardées, et les batailles navales, et les amas de troupes foudroyés en un éclair par les agents explosifs, et les combats aériens précipitant des grappes d’hommes dans les profondeurs de l’espace. Partout et toujours la domination brutale du plus fort et la plus effroyable barbarie. La série des guerres internationales, civiles, politiques, sociales, était passée en revue, et nul ne voulait croire que les infâmes aberrations de cette folie