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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/25

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LA MENACE CÉLESTE

Il publia une dissertation technique et sa voix fut écoutée… un instant. Mais il semblait que la question astronomique fût déjà hors de cause. Personne ne contestait et ne discutait la rencontre de la comète avec la Terre. C’était un fait acquis par la certitude mathématique du calcul. Ce qui préoccupait, c’était maintenant la constitution chimique de la comète. Si son passage par la Terre devait absorber l’oxygène atmosphérique, c’était la mort immédiate par asphyxie ; si c’était l’azote qui devait se combiner avec les gaz cométaires, c’était encore la mort, mais précédée d’un délire immense et d’une sorte de joie universelle, une surexcitation folle de tous les sens devant être la conséquence de l’extraction de l’azote et de l’accroissement proportionnel de l’oxygène dans la respiration pulmonaire. L’analyse spectrale signalait surtout l’oxyde de carbone dans la constitution chimique de la comète. Ce que les revues scientifiques discutaient surtout, c’était de savoir si le mélange de ce gaz délétère avec l’atmosphère respirable empoisonnerait la population entière du globe, humanité et animaux, comme l’affirmait le président de l’Académie de médecine.

L’oxyde de carbone ! On ne parlait plus que de lui. L’analyse spectrale ne pouvait pas s’être trompée. Ses méthodes étaient trop sûres, ses procédés trop précis. Tout le monde savait que le moindre mélange de ce gaz dans l’air respiré amène rapidement la mort. Or un nouveau message télépho-