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L’APOGÉE

charme caressant et lascif des voluptés orientales, raffinées encore par les progrès d’un luxe extravagant.

Les mœurs et les conventions sociales avaient subi des transformations profondes. Les enfants étaient élevés aux frais de l’État. Les héritages
avaient été entièrement supprimés. Les liens du mariage légal avaient été rompus et aucune loi ne pouvait plus enchaîner deux êtres l’un à l’autre. Les femmes, électrices et éligibles, qui avaient conquis une place importante dans la législation, avaient fait tous leurs efforts pour maintenir dans son intégrité l’antique et avantageuse institution du mariage ; mais elles n’avaient pu l’empêcher de tomber graduellement en désuétude, les unions inspirées par le sentiment d’amour, ardent et partagé, ayant remplacé toutes les anciennes associations d’intérêts. Le libre choix des fiancés, la sélection et l’hérédité produisirent une race d’hommes régé-