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L’APOGÉE

nouveaux sens dont nous avons parlé, perfectionnés de générations en générations ; l’être humain dégagé de plus en plus de la lourde matière ; le mode d’alimentation transformé ; l’intelligence gouvernant les corps ; les appétits vulgaires des temps primitifs oubliés ; les facultés psychiques en exercice perpétuel, agissant à distance sur toute la surface du globe, communiquant même, comme nous l’avons dit, avec les habitants des planètes voisines ; des appareils inconcevables pour nous remplaçant pour la science les anciens instruments d’optique qui avaient commencé les progrès de l’astronomie physique ; tout un monde entièrement nouveau de perceptions et d’études, en un état social éclairé d’où l’envie et la jalousie avaient disparu en même temps que le vol, la misère et l’assassinat : c’était une humanité réelle, en chair et en os, comme la nôtre, mais aussi supérieure en grandeur intellectuelle à celle de notre temps que nous le sommes aux singes de l’époque tertiaire. L’intérêt vénal, surtout, avait cessé d’empoisonner les pensées et les actions humaines. Le sentiment guidait les cœurs ; l’intelligence dirigeait les esprits.

Grâce aux progrès de la physiologie, à l’hygiène universelle, aux soins méticuleux de l’antisepsie, à l’assimilation des extraits orchitiques et vertébraux, au renouvellement du sang dans les tissus, au développement du bien-être général et à l’exercice bien équilibré de toutes les facultés intellec-