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APRÈS LA FIN DU MONDE

tout entière. Sur soixante-sept millions de rayons de lumière et de chaleur que le Soleil envoie dans l’espace, un seul est reçu et utilisé par les planètes.

Eh bien, pour conserver cette source de chaleur, il suffirait que le globe solaire continuât de se condenser de telle sorte que son diamètre ne diminuât que de 77 mètres par an, soit de 1 kilomètre en treize ans. Cette contraction est si lente qu’elle serait tout à fait imperceptible à l’observation. Il faudrait neuf mille cinq cents ans pour réduire le diamètre d’une seule seconde d’arc.

Si même le Soleil était encore actuellement gazeux, sa chaleur, loin de diminuer ou même de rester stationnaire, s’accroîtrait encore par la contraction seule ; car, si un corps gazeux se condense, d’une part, en se refroidissant, d’autre part, la chaleur engendrée par la contraction est plus que suffisante pour empêcher la température de s’abaisser, et la chaleur augmente jusqu’à ce que la condensation commence sous forme liquide. Le Soleil semble arrivé à ce point.

La condensation du globe solaire, dont la densité n’est encore que le quart de celle du globe terrestre, peut donc à elle seule entretenir pendant bien des siècles (au moins dix millions d’années) la chaleur et la lumière de l’astre radieux. Mais nous venons de parler d’une seconde source d’entretien de cette température : la chute des météores. Il en tombe constamment sur la