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APRÈS LA FIN DU MONDE

— χ —

Navigateurs lancés pour n’atteindre aucun port !
Sully Prudhomme, le Zénith.

Si la Terre avait conservé assez longtemps ses éléments de vitalité, comme Jupiter, par exemple, elle ne serait morte que par l’extinction du Soleil mère. Mais la durée de la vie des mondes est en proportion de leur grandeur et de leurs éléments de vitalité.

La chaleur solaire est due à deux sources principales : la condensation de la nébuleuse primitive et la chute des météores. La première cause a produit, d’après les calculs les mieux établis de la thermodynamique, une chaleur surpassant de dix-huit millions de fois celle que le Soleil rayonne par an, en supposant que la nébuleuse primitive ait été froide, ce qui n’est pas probable. En continuant de se condenser, le Soleil peut rayonner sans rien perdre pendant des siècles et des siècles.

La chaleur émise à chaque seconde est égale à celle qui résulterait, de la combustion de onze quatrillions six cent mille milliards de tonnes de charbon de terre brûlant ensemble ! La Terre n’arrête au passage que la demi-milliardième partie de ce rayonnement, et ce demi-milliardième suffit pour entretenir l’immense feu de la vie terrestre