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APRÈS LA FIN DU MONDE

philosophe n’est pas satisfait de cette variation dans l’idée divine. Dans la seconde conception du monde, puisque l’origine de l’ordre actuel des choses ne remonte qu’à une certaine date et qu’il n’y a pas d’effet sans cause, nous avons le droit de demander quel était l’état antérieur à la formation de l’univers actuel.

Il n’est pas contestable, certainement, que, quoique l’énergie soit indestructible, il y a une tendance universelle à sa dissipation, qui doit amener un état de repos universel et de mort, et le raisonnement mathématique est impeccable.

Cependant nous ne l’admettons pas.

Pourquoi ?

Parce que l’univers n’est pas une quantité finie.

— ω —

Devant l’éternité tout siècle est du même âge
Lamartine, Harmonies.

Il est impossible de concevoir une limite à l’étendue de la matière. Nous avons devant nous, à travers un espace sans fin, la source intarissable de la transformation de l’énergie potentielle en mouvement sensible, et de là en chaleur et en autres