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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/75

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LA SÉANCE DE L’INSTITUT

laire autour du Soleil. Le boulet terrestre pénétrerait dans la nébulosité cométaire sans éprouver, sans doute, de résistance bien sensible. En admettant même que cette résistance fût très faible et que la densité du noyau de la comète fût négligeable, pour traverser cette tête cométaire de 1 800 000 kilomètres de diamètre, notre globe n’emploierait pas moins de vingt-cinq mille secondes, soit quatre cent dix-sept minutes, soit six heures cinquante-sept minutes, ou, en nombre rond, sept heures… avec cette vitesse cent vingt fois plus grande que celle d’un boulet de canon, et, en continuant de tourner sur elle-même, dans son mouvement diurne. La rencontre commencerait vers six heures du matin pour le méridien d’avant.

« Un pareil plongeon dans l’océan cométaire, quelque éthéré que puisse être cet océan céleste, ne saurait se produire sans amener, comme première et immédiate conséquence, en vertu des principes thermodynamiques que l’on vient de vous rappeler, une élévation de température telle que, vraisemblablement, toute notre atmosphère prendrait feu ! Il me semble que dans ce cas particulier le danger serait des plus graves.

« Mais ce serait un beau spectacle pour les habitants de Mars, ou mieux encore pour ceux de Vénus. Oui, ce serait là un spectacle céleste vraiment admirable, analogue, mais en plus merveilleux pour des voisins, aux curieuses conflagrations