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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/76

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LA FIN DU MONDE

d’astres temporaires que nous avons déjà observées dans le ciel.

« L’oxygène de l’air aurait beau jeu pour alimenter l’incendie. Mais il y a un autre gaz, auquel les physiciens ne pensent pas souvent, par la raison fort simple qu’ils ne l’ont jamais trouvé dans leurs analyses, c’est l’hydrogène. Que sont devenues toutes les quantités d’hydrogène émanées du sol terrestre depuis les millions d’années des temps préhistoriques ? La densité de ce gaz étant seize fois plus faible que celle de l’air, tout cela est monté là-haut et forme sans doute autour de notre atmosphère aérienne une enveloppe atmosphérique hydrogénée très raréfiée. En vertu de la loi de diffusion des gaz, une grande partie de cet hydrogène a dû se mélanger intimement avec l’air, mais les couches raréfiées supérieures ne doivent pas moins en contenir en grande proportion. C’est là que s’allument les étoiles filantes et sans doute les aurores boréales, à plus de cent kilomètres de hauteur. Remarquons à ce propos que l’oxygène de l’air recevant le choc de la comète carbonée suffirait amplement pour alimenter le feu céleste.

« La fin du monde arriverait donc ainsi par l’incendie atmosphérique. Pendant près de sept heures, ou plutôt pendant un temps plus long, car la résistance cométaire ne peut pas être nulle, il y aurait transformation perpétuelle du mouvement en chaleur. Hydrogène et oxygène flamberaient,