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Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/98

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LA FIN DU MONDE

pait la place de l’Éminence à la tribune des hauts fonctionnaires, se leva et interrompit l’orateur :

« Par là, fit-il, seront vérifiées à la lettre les paroles de l’Écriture : « Toute vallée sera comblée ; toute montagne et toute colline sera abaissée. »

— La Bible a tout annoncé, reprit le géologue. L’eau comme le feu, et l’on y trouve tout ce que l’on y cherche. Ce que je puis assurer, c’est que, si rien ne modifie les conditions réciproques de la terre ferme et de l’océan, le relief continental est fatalement destiné à disparaître.

« Combien de temps faudra-t-il pour cela ?

« La terre ferme, si l’on étalait uniformément toutes les montagnes, se présenterait comme un plateau dominant partout la mer par des falaises d’environ 700 mètres de hauteur.

« Si nous admettons que la superficie totale des continents soit de 145 millions de kilomètres carrés, il en résultera que le volume de la masse continentale émergée peut être évalué à 145 000 000 × 0,7 ou 101 500 000, soit, en nombres ronds, cent millions de kilomètres cubes. Telle est la provision, assurément respectable, mais nullement indéfinie, contre laquelle va s’exercer l’action des puissances extérieures de destruction.

« Tous les fleuves ensemble peuvent être considérés comme amenant chaque année à la mer 23 000 kilomètres cubes d’eau (autrement dit 23 000 fois un milliard de mètres cubes). Un tel débit, pour le rapport établi de 38 parties sur