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COMMENT LE MONDE FINIRA

Il faut donc que toute pente arrive à être supprimée jusqu’à l’océan, réservoir commun où vient aboutir toute puissance de transport, et que les parcelles enlevées aux continents soient disséminées sur le fond de la mer. En résumé, c’est l’aplanissement complet de la terre ferme ou, pour mieux dire, la destruction de tout relief continental.

« Nous voyons d’abord facilement qu’au voisinage des embouchures des plaines presque horizontales devront marquer le relief final de la terre ferme.

« Le résultat de l’érosion par les eaux courantes doit être de faire naître, sur les lignes de partage d’un pays, des arêtes aiguës, passant rapidement à des plaines presque absolument plates, entre lesquelles ne se maintiendrait, en dernière analyse, aucun relief supérieur à une cinquantaine de mètres.

« Mais nulle part les arêtes aiguës, que cette conception laisse subsister à la séparation des bassins, ne seraient en état de se maintenir longtemps, parce que la pesanteur, l’action du vent, celle des infiltrations et des variations de température suffiraient à en provoquer l’éboulement. Aussi est-il légitime de dire que le terme auquel doit fatalement aboutir l’érosion continentale est l’aplanissement complet de la terre ferme, ainsi ramenée à un niveau à peine différent de celui de l’embouchure des cours d’eau. »

Le coadjuteur de l’archevêque de Paris, qui occu-