CONCLUSIONS DE LA DEUXIÈME PÉRIODE.
1830–1877
Reportons-nous un instant à la page 96 de cet ouvrage, et relisons les conclusions que nous avons tirées de la première période.
Les 13 articles de cette conclusion sont confirmés. Plusieurs sont développés. De nouvelles lumières sont apportées.
14. La durée de la rotation diurne est désormais fixée avec précision à
à quelques centièmes de seconde près : la valeur est sûrement entre
En 1830, on était encore loin de cette précision.
15. La géographie de la planète est esquissée dans ses traits principaux. Plusieurs cartes ont été construites, d’abord par Beer et Mädler en 1840, puis par Kaiser en 1864, Phillips la même année, Proctor en 1867, Green en 1873. À ces tracés géographiques on peut ajouter l’essai que nous avons publié en 1864 sur l’hémisphère le mieux connu de la planète, celui qui a la mer du Sablier pour centre. Les taches sombres essentielles sont permanentes, et il n’est plus possible d’admettre, avec Schrœter, qu’elles puissent être de nature atmosphérique. Cependant notre première conclusion (Art. 8) est à conserver : les formes et les aspects de ces taches sont variables.
200 vues nouvelles de Mars viennent de passer sous nos veux pendant cette deuxième période. Jointes aux 191 premières, ces vues représentent 391 dessins différents de la planète, faits par tous les observateurs. Leur étude comparative établit que chaque observateur voit selon ses yeux, son habileté, ses instruments, et dessine aussi selon ses aptitudes.
16. Il y a donc pour chaque dessin ce que nous pourrions appeler une équation personnelle, une interprétation individuelle, et comme les détails d’un globe vu à la distance de Mars et à travers deux atmosphères sont toujours plus ou moins vagues et excessivement délicats, plusieurs même se trouvant à la limite de la visibilité, il n’y a peut-être pas un seul dessin qui représente rigoureusement, exactement, ce que paraîtrait le monde de Mars à un observateur très proche de sa surface.