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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/155

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LA PLANÈTE MARS.
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lignes solaires existant parmi les raies faibles des vapeurs. Pour ma part, j’ai divisé le reste du 3e groupe en trois parties, dont chacune a été trouvée utile. La première partie couvre les longueurs d’onde 651,5 à 652,0 et renferme environ huit lignes assez fortes dont la majorité sont produites par la vapeur d’eau. Avec toutes les dispersions dont je me suis servi, cette partie s’est présentée comme une ligne ou bande très étroite, que j’appellerai c′. La deuxième partie couvre la région 649,1-650,0 ; elle renferme une demi-douzaine de lignes métalliques fortes, et quelques fortes lignes de vapeurs, mais toutes se superposant pour former une bande que nous appellerons c″. La troisième partie est renfermée entre 646,3 et 649,0, qui contient une grande quantité de lignes de vapeur d’eau et quelques lignes métalliques ; elle forme une large bande que nous nommerons c‴.

Le 5e groupe, s’étendant de 597 à 585, a été divisé en quatre parties. La première couvre les longueurs d’onde 594,1-595,9 ; elle contient un nombre de lignes aqueuses fortes et quelques lignes métalliques, formant une bande que j’ai appelée d′. La seconde s’étend de 592,8 à 593,5 ; elle n’est forte ni en lignes métalliques ni en raies de vapeurs ; elle constitue une bande noire que j’ai appelée d″. La troisième partie couvre 591,2 à 592,5 ; elle contient quelques lignes métalliques et beaucoup de fortes raies de vapeurs ; j’ai nommé cette région d‴. La quatrième couvre 588,4-590,6 ; elle contient les deux très fortes raies solaires D1 et D2, plusieurs lignes solaires faibles, et un grand nombre de raies de vapeurs. Cette dernière partie serait une bande très utile si les lignes D n’y étaient pas contenues ; mais j’ai trouvé leur présence très gênante. Appelons cette région dIV.

Pour les raisons exposées ci-dessus, j’ai appliqué mes observations presque entièrement aux groupes B, α, c′, c″, c‴, d′, d″, d‴ et dIV, et ai trouvé que α se prêtait mieux aux observations que les autres lignes.

J’ai observé le spectre de Mars pendant dix nuits, entre le 29 juin et le 10 août 1894, en portant mon attention particulièrement sur les neuf groupes de raies que je viens de mentionner. En huit nuits j’ai comparé son spectre à celui de la Lune, lorsque ces deux astres étaient à des hauteurs égales au-dessus de l’horizon. Pendant deux nuits, les 24 et 25 juillet, lorsque la Lune était près de la planète, j’ai passé à plusieurs reprises d’un spectre à l’autre, tandis qu’à la première nuit la planète s’est élevée de 18° à 50°, et à la seconde d’une hauteur de 45° à 55°. Les deux spectres ont été comparés lorsque l’humidité relative de notre atmosphère n’était que de 15 pour cent et lorsqu’elle s’élevait à 55°. Les observations ont été faites principalement avec un prisme de flint dense de 60°, et parfois avec un prisme de 30°. Grossissement = 13.

Lorsqu’on examinait le spectre lunaire, la fente du spectroscope était toujours rétrécie, de sorte que le spectre de la Lune avait constamment la même largeur que le spectre de Mars. La fente était constamment dirigée vers la partie la plus éclatante de la Lune, de façon à rendre l’éclat des deux spectres