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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/154

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CAMPBELL. LE SPECTRE DE MARS.

Thollon a, de plus, trouvé que dans les spectres solaire et terrestre combinés, il y a trois lignes très fortes produites par quelques éléments constants de notre atmosphère, probablement par l’oxygène. Ce sont les groupes A, B et α de Fraunhofer, contenant environ 130 lignes distinctes. La présence de ces lignes indique la présence d’une atmosphère. Si elles sont plus fortes dans le spectre martien que dans celui de la Lune, cette planète devrait posséder une atmosphère.

Thollon a, de plus, trouvé d’autres groupes de lignes, comprenant au moins 1 100 lignes séparées, produites par la vapeur d’eau dans notre atmosphère. Ces lignes ont été divisées par Thollon dans les sept groupes qui suivent :

1. Longueurs d’onde = 745 à 716 (a de Fraunhofer).
2. Longueurs» d’onde» 716 687 (au-dessous de B).
3. Longueurs» d’onde» 666 646 (autour de Hα).
4. Longueurs» d’onde» 635 628 (près de α).
5. Longueurs» d’onde» 597 585 (autour de D).
6. Longueurs» d’onde» 978 567 (δ de Brewster).
7. Longueurs» d’onde» 548 542

La présence de ces groupes de lignes implique l’existence de la vapeur d’eau. Si elles sont plus fortes dans le spectre de Mars que dans le spectre lunaire, il y a de la vapeur d’eau dans l’atmosphère de Mars.

Maintenant, tandis que toutes ces lignes peuvent être vues individuellement dans le spectre solaire, en vertu de la grande dispersion que l’on peut employer, elles ne peuvent être observées que comme des groupes ou des bandes dans les spectres martien et lunaire, à cause de la faiblesse de ces spectres, et de la faible dispersion que l’on est forcé d’employer.

On ne peut pas observer les groupes A, 745-716 et 716-687, qui sont à l’extrême rouge du spectre, et c’est pour cela que nous n’allons plus les considérer. Les bandes atmosphériques B et α sont faciles à obtenir dans les deux spectres. Les groupes de lignes de vapeur demandent beaucoup d’attention dans l’observation, pour la raison que, en vertu de la faible dispersion dont on doit se servir, les lignes individuelles ne sont pas seulement confondues ensemble, mais même avec les lignes solaires métalliques qui sont situées dans leur voisinage. Ainsi, dans le 7e groupe, les lignes de vapeur sont à un tel point plus faibles que les lignes métalliques voisines que nous pourrions ne pas considérer cette bande dans le problème qui nous occupe. De même, le 6e groupe, 578-567, n’est pas une épreuve suffisamment sensible pour la vapeur d’eau, excepté dans l’atmosphère de la Terre, lorsque l’astre observé est près de l’horizon. Cependant ce 6e groupe a été reconnu dans les spectres martien et lunaire pendant plusieurs nuits.

Le 4e groupe, 635-628, est inutile comme preuve de vapeur d’eau, car les lignes faibles qui le composent sont toujours effacées par les lignes évidentes du groupe atmosphérique α. Il n’y a que les 3e et 5e groupes qui puissent nous être utiles. Pour le 3e groupe, j’ai trouvé négligeable la partie comprise entre 660 et 653, à cause de la présence des fortes lignes solaires Hα, et de celles d’autres