À cette date du 13 octobre, nous observions également l’intéressante planète. La définition était excellente. Le méridien central, de 10h à 11h du soir, était 265°, à 10h 30m. On voyait fort bien la Petite Syrte prolongée par le Léthé, très élargi à son embouchure, et toutes les rives gauches de la mer du Sablier. (M. Desrivières, membre de la Société astronomique de France, observait avec moi à l’équatorial.) De neiges polaires, point en effet. Mais ce n’est pas qu’elles eussent disparu : elles pouvaient être de l’autre côté du pôle.
Ce trentième méridien ne s’est montré de face que quinze jours plus tard. Et alors, avec une attention très minutieuse, nous sommes parvenus, le 29 octobre, à 8h, à distinguer, M. Antoniadi et moi, un point blanc minuscule, malgré une définition assez mauvaise. Nous avons eu encore :
Cette grandeur est très exagérée par l’irradiation. Mais l’existence d’un point
blanc lumineux nous a paru incontestable. Le disque de la planète offrait l’aspect
Fig. 171. — Dernière trace des neiges polaires australes aperçues le 1er novembre (Observatoire de Juvisy.)
représenté fig. 171. Un grand nombre de canaux semblaient irradier du lac du
Soleil.
Le solstice d’été de l’hémisphère austral de Mars est arrivé le 31 août. On voit que les neiges ont commencé à diminuer longtemps avant cette époque.
Nous reviendrons tout à l’heure sur ces neiges polaires. Pour le moment résumons par une petite Carte et par un abrégé sommaire les observations précédentes de Juvisy.