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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/237

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LA PLANÈTE MARS.

Près du pôle étaient visibles seulement quelques petites taches blanchâtres, probablement les îles de Thulé ou bien de légers nuages. La mer Chronium est assez foncée, de même que la mer Tyrrhénienne ; la mer Cimmérienne est plus pâle, mais plus foncée qu’hier. À droite, la Grande Syrte ; on distingue le lac Mœris et le Népenthès. Vers 11h étaient visibles Œnotria et Japygia. La Libye est foncée et aussi l’Hespérie quand elles passent vers le méridien central ; mais, près du bord, elles sont plus brillantes, surtout l’Hespérie.

La partie supérieure du Léthé est très visible ; elle est large et estompée. À l’intersection du Léthé et du Triton il y a une tache foncée et diffuse.

En bas on voit des ombres vagues, la plus forte produite sûrement par l’Hephæstus.

On voit qu’entre des mains habiles et expérimentées, pour un observateur méthodique et attentif, un instrument de 108mm peut donner d’excellents résultats. Les nuages des 11, 12 et 13 octobre sont confirmés par nos observations et par celles de M. Stanley Williams ; le lac du Phénix, si petit[1], a été remarqué également à l’Observatoire de la Société Astronomique de France par MM. Quénisset et Jarson (voir plus loin) ; le lac Mœris et le Népenthès ont été vus le 13 octobre. Les variations de la transparence atmosphérique terrestre n’expliquent rien du tout. Il est vraiment singulier que l’on aperçoive, en de petits instruments, des détails qui passent parfois inaperçus dans les grands.

Les contrastes de tons sont certainement très variables dans la géographie martienne.

Les yeux sont diversement affectés. Comparons le dessin du 7 octobre avec les fig. 178 et 179 prises le même jour : sur la rive droite de la mer du Sablier, M. Stanley Williams n’a vu aucune boursouflure ; M. Brenner en a dessiné une légère, et M. Comas une très forte. Sont-ce vraiment là des variations ?

cc.Observations de Mars, faites En mai et juin 1894, au grand télescope de Melbourne[2].

Ce colossal instrument (1m,20 de diamètre), armé d’un grossissement de 280, n’a vraiment rien donné de remarquable.

M. Ellery, directeur de l’Observatoire de Melbourne, a publié cinq des-

  1. Le petit lac du Phénix se montre également très noir sur deux dessins des 15 et 17 août 1892 de M. Campbell, à l’Observatoire Lick (Publications of the Astr. Society of Pacific, 1891, p. 169). Voir aussi plus haut, p. 48 et 73.
  2. The Astronomical Journal, 1895, p. 47.