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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/246

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MAUNDER. HOLT. — LES CANAUX.

surface de la planète ; si, surtout dans la région des demi-tons, nous avons un mélange de petites surfaces sombres et claires (eaux et terres, forêts et rochers arides, prairies ou déserts de sable), il est facile de voir comment d’immenses changements peuvent se produire dans un intervalle de temps très court. Ce que nous voyons est une tache grisâtre, en contraste avec des taches sombres un peu plus foncées qu’elle-même, et avec des taches claires un peu plus claires. Ce qu’il faut à l’observateur n’est donc pas tellement l’acuité de vue pour percevoir des détails délicats que la faculté d’apprécier de faibles différences de tons. Et la formation ou la dissipation de légers cirrus au-dessus d’un demi-ton de ce genre le rendrait semblable aux « continents » ou aux « mers », suivant le cas. »

M. Maunder pense avec raison que ses expériences jettent une nouvelle lumière sur le système des canaux. « Ainsi l’on verra une ligne sombre étroite lorsque sa largeur est bien inférieure au diamètre de la plus petite tache visible. De plus, une série de points détachés donnera l’impression d’une ligne continue, si les points sont trop petits ou trop rapprochés pour être vus séparément. Il y a quelques indications nous montrant que la question des canaux pourrait bien entrer dans cette phase, depuis que M. Gale, à Paddington (Nouvelle-Galles du Sud), a résolu un canal en une chaîne de lacs pendant une nuit de bonne définition, Mars étant voisin du zénith, et que M. W.-H. Pickering (à Aréquipa) a, dans des conditions également favorables, découvert un grand nombre de petits « lacs » dans la structure générale du réseau canaliforme. »

« La disparition, la réapparition et la gémination des « canaux » s’expliqueraient ainsi sans effort. Si ma théorie est exacte, « canaux » et géminations sont toujours là, mais étant si près de la limite de la vision, une circonstance insignifiante nous les fera voir ou les fera disparaître. Si nous admettons que les « canaux » sont des cours d’eau, alors un accroissement de largeur non supérieur à celui de nos propres fleuves, un accroissement de turbidité ou une plus grande transparence atmosphérique au-dessus d’un « canal » montrera nettement une ligne ordinairement invisible. »

M. Maunder termine son article en insistant sur ce fait que ce que nous voyons des planètes ne peut pas être considéré comme représentant la structure détaillée de la réalité.

ccv.Holt. — Les canaux de Mars.

La Note suivante, que nous avons reçue pendant l’opposition de 1894, mérite considération.

Une opinion très répandue sur les canaux de Mars est que ce sont des cre-