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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/258

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SCHIAPARELLI. — LA VIE SUR MARS.
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des climats terrestres. Les jours y sont un peu plus longs que chez nous, les années y sont près de deux fois plus longues. Ce sont là des pays qui ne doivent pas manquer de charme.

Ce n’est pas ici le lieu de nous occuper de la question des habitants, non plus que de leur nature possible ou probable. Il semble, à première vue, que ces inondations périodiques doivent être fort gênantes, mais un naturaliste répondra que ces êtres inconnus peuvent être amphibies, ou bien vivre dans les airs et ne pas tenir à la surface du sol aussi lourdement que nous. Il serait facile à l’imagination de créer mille hypothèses. Tel n’est pas mon but. J’ai voulu ne présenter à la Société Astronomique que des faits d’observation sur la climatologie martienne. En résumé, cette évaporation sous forme de vapeur d’eau invisible, cette condensation et cette fonte des neiges, ces canaux et leur rôle dans la distribution des eaux nous montrent que les continents sont de vastes plaines, que les montagnes sont rares, que les sources, les torrents, les rivières sont remplacés par un système tout particulier. La rareté des nuages et des pluies s’accorde avec cet ordre de choses. Quoique très voisin, ce monde diffère considérablement du nôtre, mais paraît, à certains égards, plus agréable à habiter.

ccviii.Schiaparelli. — La vie sur Mars.

Nous réunirons ici deux dissertations importantes de l’illustre Directeur de l’Observatoire de Milan. La première est une discussion philosophique et littéraire sur les conditions d’habitabilité de la planète. La seconde continue la même question surtout au point de vue des canaux[1].

L’auteur commence par rappeler fort délicatement et très généreusement les travaux publiés en France sur la doctrine de la pluralité des mondes, en une appréciation très flatteuse pour laquelle nous lui adressons nos plus vifs remerciments[2]. Passant aussitôt en revue les corps célestes de notre système, y compris la Lune, il montre que l’observation télescopique est plutôt décourageante et qu’il n’est pas surprenant que toute l’attention scientifique se fixe pour le moment sur la planète Mars, le seul globe qui nous offre à cet égard un véritable intérêt d’actualité.

En ses oppositions périhéliques, la planète s’approche à 57 millions de kilo-

  1. Il pianeta Marte, br. in-8o, Milano, 1893. — La vita sul pianeta Marte, br. in-8o, Milan, 1895. — Bulletin de la Société astronomique de France, 1898.
  2. Je me permettrai une seule citation : « Flammarion si è proposto di sottrarre questo tema (della pluralità di mondi abitati) alla fantasia dei poeti et all’arbitrario dei novellieri, e di circondare l’ipotesi con tutto l’apparato scientifico che oggi à possibile chiamare in suo soccorso » : « Faire converger toutes les lumières de la Science vers ce grand point : la Vie universelle… » « Questo è lo splendido programma al quale il cosmologo francese ha consacrato il suo ingegno e la sua varia cultura. »