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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/296

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OBSERVATOIRE DE JUVISY.

blancheur était surtout frappante vers le sombre Trivium Charontis où, par contraste peut-être, on a aperçu une tache brillante, rappelant la blancheur d’Aristarque sur la Lune.

Hephæstus n’est qu’un faible estompage.

De vastes changements ont eu lieu dans la région de la Libye, où le lac Mœris a été envahi par la Grande Syrte qui, depuis 1877, a graduellement poussé son rivage vers la gauche. En même temps, la Libye a perdu sa teinte enfumée habituelle et est devenue très claire.

Les estompages de Coloe Palus, Sirbonis Palus et Ismenius Lacus étaient tous assez faibles.

Un pont clair a été vu, le 7 décembre 1896, unissant Libya à Hellas, à l’ouest de la région variable d’Œnotria.

Parmi les 45 canaux observés à Juvisy, il convient de citer tout particulièrement un grand canal (vu par M. Lowell en 1894), unissant l’embouchure de l’ancien Astapus à la Boreosyrtis, et qui ne correspond certainement ni à l’Astapus ni à l’'Asclepius de Schiaparelli ; un autre canal unissant l’embouchure de l’Astapus à Hephæstus, ainsi qu’une ligne courbe allant de la Petite Syrte à l’emplacement du lac Mœris, signalée par M. Stanley Williams en 1890.

Plusieurs canaux ont été vus ou soupçonnés doubles, tels que Titan, Steropes ou Brontès de Lowell, Gange, Jamuna, Phison, Euphrate et Eumenides-Orcus. L’Hiddekel a semblé montrer vaguement une branche parallèle partant de l’embouchure du Gehon, pour se diriger vers la Fontaine de Circé, tandis que certaines traces de gémination ont été également présentées par Typhonius-Oronte.

Telles sont nos observations. On peut y ajouter un phénomène assez rare sur Mars : la formation, pendant la seconde moitié de novembre 1896, d’une vaste étendue de brouillards ou nuages polaires, sur un rayon de 30° autour du pôle nord de la planète. La persistance de ces blancheurs pendant plus de quinze jours s’oppose à l’explication du passage possible, aux longitudes de 0° à 60°, de régions brillantes près du limbe, comme Argyre et Hellas de l’autre hémisphère, tandis que la durée du météore a été beaucoup trop courte pour permettre de l’attribuer à une vaste chute de neige. Aussi l’explication que nous donnons nous paraît-elle seule admissible.

ccxiv.Observations faites à l’Observatoire de Meudon.
M. Janssen, Directeur ; M. Perrotin, astronome.

M. Perrotin, Directeur de l’Observatoire de Nice, a eu momentanément la pensée de quitter Nice pour Meudon, et M. Janssen s’était empressé de se l’adjoindre comme astronome. Dès son arrivée, il dirigea le grand équa-