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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/328

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LA PLANÈTE MARS.

Gigas, Sirène, Araxe, Ceraunius, Agathodæmon, Gange, Indus), j’ai pu identifier l’Hiddekel, le Géhon, l’Euphrate, le Phison, le Léthé, l’Astaboras, l’Astusape, l’Astapus, le Xanthus, la Boreosyrtis et la Nilosyrtis ; cette dernière, pâle, et comme un prolongement de la Grande Syrte, qui se trouvait sans doute à son maximum d’étendue. Le Cerbère, très droit, large et foncé, a peut-être montré quelque indice de gémination.

Le même astronome résumait, à la date du 1er octobre, les observations suivantes faites en septembre[1] :

Il y a eu ce mois, à Teramo, dix-neuf nuits claires favorables aux études aréographiques.

Neige boréale. — Une subtile calotte blanche a été vue constamment émergeant au nord de l’extrémité de la phase obscure. Dans les derniers jours de septembre, un petit archetto noir marquait la limite australe de cette calotte, ce qui montrait que la liquéfaction de cette neige boréale était déjà commencée.

Les îles de Thulé I et II, Novissima et Argyre II ont été bien vues.

Le Sinus Aonius a été vainement cherché de juin à septembre. Toute interruption entre Icarie et Thaumasia est effacée. Le phénomène n’est pas nouveau. Il s’est déjà manifesté dans les oppositions observées par Kaiser, et également en 1885. Ainsi, le Golfe Aonius est parfois visible et parfois invisible.

Le Lac du Soleil a paru très pâle cette année et rapetissé. De plus, sa forme ovale ne se montrait pas en largeur dans le sens des latitudes, mais en hauteur dans le sens du méridien. C’est encore là un nouveau changement.

Grande Syrte. — L’auteur a déjà remarqué, dans sa Note précédente, que cette vue avait présenté, en 1894, un maximum d’étendue. Cette remarque est confirmée par la suite des observations. Alors que culminait la pointe de la Grande Syrte (ω = 285°), la rive gauche se montrait parfaitement symétrique de la rive droite. Donc, cette partie de la Libye avait temporairement cessé d’exister à l’état de continent.

Le lac Mœris offrait l’aspect d’un petit bouton attaché au littoral est de la Grande Syrte qui, par conséquent, avait envahi toute la région occupée par le bras du Nepenthès.

Couleur des Continents. — Les continents, au nord du Grand Diaphragme, ne sont pas tous de la même couleur et présentent divers contrastes de teintes.

Lorsque la Grande Syrte passe au méridien, on remarque un fort contraste entre le blanc sale des continents à gauche et le jaune granulé de roux des continents à droite.

Des canaux tels que celui des Euménides et le Gigas séparent des régions de tons différents, la contrée au nord des canaux étant légèrement plus foncée que celle au sud.

  1. Astr. Nach. 3394, 4 janvier 1897.