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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/329

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CERULLI. — OBSERVATOIRE DE TERAMO.
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À leur contact immédiat avec le Grand Diaphragme, les continents boréaux se montrent plus blancs, d’où il résulte que les régions foncées de la mer des Sirènes, de la Grande Syrte, du golfe Sabæus, du golfe des Perles et du golfe de l’Aurore présentent vers le nord une légère bordure argentée de largeur uniforme.

Au voisinage du limbe ou du terminateur, non seulement certaines îles ont la propriété de blanchir, telles que Thulé, Argyre, Hellas, mais on peut dire que le phénomène est commun à tous les continents, dans une mesure plus ou moins grande. L’observateur a vu resplendir, près du terminateur, la terre d’Isis, l’Amazone, et surtout Edom. Ce dernier offrait nettement l’impression d’être comparable à la neige polaire. De plus, le lac du Soleil, la pointe orientale de la mer des Sirènes se distinguaient facilement au bord du limbe. Ainsi, les terres martiennes ont la propriété de paraître plus blanches avec une forte obliquité.

Les Canaux. — Les plus faciles à voir en septembre, même en forte obliquité, ont été le Gange, l’Agathodæmon, le Nectar, l’Iris, le Ceraunius, le Gigas, le Titan, le Cerbère, l’Hephæstus, le Boreosyrtis, le Nilosyrtis, l’Hiddekel, le Gehon, l’Oxus et l’Indus.

Un peu moins faciles, mais toutefois évidents, se sont montrés le Dardanus, le Chrysorrhoas, le Fortune, l’Eosphorus, le Pyriphlegeton, l’Euménides, l’Araxe, les Sirènes, le Gorgon, le Læstrigon, le Triton, le Léthé, le Thoth, le Protonilus, l’Astaboras, le Phison, l’Euphrate (peut-être double), le Deuteronilus, l’Hydraotes, la Jamuna, le Nilokeras.

Très difficiles à reconnaître : l’Oronte, le Typhon et la Croix de l’Hellas.

Outre les canaux décrits ci-dessus, trois autres ont été observés et identifiés avec la Carte Lowell de 1894 :

1o Ulysse, qui va de la pointe orientale de la mer des Sirènes au Ceraunius, bisséquant l’angle entre l’Araxe et le Sirenius ;

2o Sitacus, qui réunit la première corne du golfe Sabæus avec la pointe de la Grande Syrte ;

3o Daradax, qui réunit la bouche de l’Euphrate avec celle de l’Hiddekel.

Enfin, le même observateur nous faisait part dans les termes suivants de ses dernières observations[1] :

I. — Les ramifications de la neige boréale ou, si l’on préfère, « les brouillards » de l’hémisphère nord, ont présenté, vers la fin de novembre, un des aspects les plus remarquables du disque. On a vu alors ces brouillards — des taches d’un blanc jaunâtre — arriver presque en contact avec la ligne très foncée du Proto- et du Deutero-Nilus, et nous cacher, en s’y superposant, la partie la plus boréale de la Mer Acidalienne. À la droite de cette dernière région — sous le Dardanus — on voyait les neiges se retirer brusquement au Nord. Il est

  1. Société Astronomique de France, 1897, p. 233.